Maîtresse Sylvie est une dominatrice expérimentée, qui n’use et n’abuse pas de méchanceté, n’est pas vicieuse et encore moins sadique. Elles ne souhaite pas dégrader les hommes soumis. Elle nous explique, dans cette interview à coeur ouvert, ce qu’elle pense vraiment du BDSM et comment elle le pratique avec ses soumis. Sa clairvoyance et sa capacité à analyser plus finement, la psychologie des hommes, fait d’elle une Dominatrice appréciée, reconnue et pour laquelle les soumis se bousculent au portillon.
Question n°1 : Bonjour Sylvie, chère consœur, merci de prendre de votre temps pour partager votre histoire avec la communauté. Tout d’abord, je ne peux pas m’empêcher de vous demander comment en êtes-vous venues au BDSM ? Avez-vous toujours été une Dominatrice ?
Bonjour Dolorès et avant tout merci de m’accorder cette interview, on se connaît mal toi et moi et j’espère que ça nous permettra de nouer des liens plus étroits. On se connaît assez mal, c’est vrai, mais tu as quand-même accepté de prendre une de mes soumises-mâle en punition sur ton blog et je voulais aussi te remercier pour ça, pour cette solidarité spontanée entre dominatrices qui fait vraiment du bien.
Pour répondre à ta question, non pas vraiment, plus jeune comme toutes les jeunes femmes je n’appréciais pas qu’un homme viennent fourrer ses pattes dans mes petites culottes sans y être autorisé, évidemment, mais je ne crois pas que cela ait fait de moi une dominatrice, simplement j’étais déjà très portée sur le sexe. Vers 25 ans c’est un de mes petits copains qui a montré des signes évident de soumission, je n’avais jamais vu ça et ça m’a plu immédiatement, pouvoir le traiter de salope, l’enculer à quatre pattes, lui cracher dans la gueule, j’ai immédiatement adoré, ensuite ce n’était vraiment pas bien compliqué de « se lancer » en tant que Dominatrice. On trouve quand-même une flopée de lopettes sur les sites de rencontre SM, évidemment le plus compliqué c’est de se débarrasser des souminateurs et c’est avec l’expérience de ces sites que j’ai commencé à développer ma procédure de recrutement qui fonctionne très bien maintenant.
Question n°2 : Que préférez-vous dans l’exercice de vos positions de Dominantes ?
Sans hésiter, l’incertitude dans laquelle je maintiens mes soumis, notamment concernant ce que je pense vraiment d’eux, est-ce que malgré les humiliations journalières je leur accorde une petite place dans ma vie ? Avec le temps finissent-ils quand-même par compter à mes yeux ? Ai-je la moindre considération pour eux ou au contraire un profond dégoût pour des types qui – quand-même – sont totalement incapable d’être des hommes ?
Ils n’ont pas à le savoir et ils ne le sauront jamais, ils obéissent, ils progressent, ils font ce qu’on leur dit de faire et tout se passe bien.
Question n°3 : Comment trouvez-vous vos soumis ? Viennent-ils à vous ? que leur dites-vous dès le départ ?
Essentiellement sur les sites de rencontre, le vivier de lopettes est inépuisable donc il suffit de se servir et de savoir faire le tri. Généralement tu as raison je n’ai même pas besoin de faire quoi que ce soit, j’ai un message clair sur ma démarche, laquelle plaît beaucoup visiblement, chez moi c’est l’éducation en troupeau. Donc à terme de vraies queues dans leurs trous et leurs bouches, féminisation obligatoire, respect, progression constante, en revanche pas de pratiques dégradantes. On sert de papiers toilettes à Maîtresse, évidemment, mais ça ne va pas plus loin.
Autant j’aime soumettre, autant je déteste avilir, donc pas de sang non plus (sauf si le fouet en décide autrement;-) pas de torture, je suis bien plus proche d’une éducation psychologique – même si elle implique l’humiliation et les punitions – que de l’acharnement bestial, au prétexte que l’autre serait « consentant ».
Dans des rapports aussi tendus psychologiquement que le sont les rapports D/s, j’aimerai bien que toutes ces prétendues dominatrices qui pensent pouvoir cacher leur profonde misandrie et leur violence psychologique et physique sous cette notion de « consentement » viennent nous expliquer pourquoi elles se retrouvent derrière ce côté-là du manche et ces hommes, de l’autre ?
Des milliards d’êtres humains jugent nos pratiques dégradantes, or pour beaucoup de pratiquants SM, ces critiques peuvent être balayées d’un simple revers de main au prétexte que nous sommes simplement pervers, c’est vrai, mais qu’après tout « on s’en fout ». La magie du « consentement » nous permettrait de tout justifier, sans trop nous interroger sur nos propres agissements et notre propre responsabilité.
Sauf que la définition des perversions n’a pas été inventée par les dominatrices mais par les psychiatres et qu’elle n’est pas uniquement sexuelle. Elle relève tout autant de la morale et des pulsions d’emprise et d’objectivation de l’autre que d’une simple envie de pratiques sexuelles « un peu différentes ». Uriner dans la bouche d’un homme c’est le transformer en WC, donc un objet, le tout maquillé sous des termes aussi flatteurs que « champagne », « nectar » ou « caviar » : Quelle blague !
Qu’il se pense consentant ne change rien pour moi, jamais je n’entraînerai un être humain à s’enfoncer dans ce type de névrose autodestructrice, et je ne me rabaisserais pas plus à salir ma propre image. Nous sommes sans doute pervers, mais certaines en sont conscientes et sont capables de poser des limites salutaires à des pratiques sexuelles qu’elles sont – par ailleurs – incapables de s’expliquer à elles-mêmes quand, d’autre – aussi pathétiques qu’un troupeau de soumis en chaleur – brûlent et cassent tout ce qu’elles peuvent détruire, peu importe les dégâts, dominants les autres pour mieux les écraser psychologiquement, car elles sont incapables de se dominer elles-mêmes et de contrôler leurs propres pulsions.
Une fois cette mise au point importante à mes yeux et pour revenir aux premières prises de contact, j’échange un peu avec les candidat(e)s par écrit, je fais les vérifications de rigueur : photos – pour savoir si elle me donne envie de la baiser – numéro de téléphone – pour éviter les lopes qui trompent leurs épouses – , bref la routine que toute dominatrice connaît par cœur. Si je sélectionne, je passe un seul coup de fil pour lui apprendre qu’elle entre en cheptel. La plupart du temps elle bafouille, elle arrive à peine à faire la chienne soumise et surtout elle a honte d’avouer à une femme qu’elle est homosexuelle.
Mais, je suis intransigeante sur ce point. Sans aveux clairs de son homosexualité, la candidate dégage, ensuite elle apprend qu’elle est placée deux mois en chasteté, interdiction de me contacter, de me présenter ses hommages et tout le tintouin. Tu t’imagines bien qu’au cours de ses deux mois 80 % des soumis trouvent une excuse pour mettre fin à notre « relation ».
Je me marre en te répondant tellement j’ai lu d’excuses bidons, je pourrais écrire un roman, mais bon tu domines toi aussi des salopes, pas besoin de te faire un dessin. Pour les plus résistants, au bout de deux mois c’est la traite, si le verre est assez plein, on peut commencer le travail éducatif proprement dit, pour les autres c’est tchao…
Question n°4 : Certains soumis vous ont-ils donner du fil à retordre ? quel(s) est (sont) le(s) souvenir(s) qui vous viennent en posant cette question ?
Compte-tenu de mes méthodes musclées de recrutement, pas vraiment en fait, les types qui acceptent d’avouer qu’ils sont de bonnes petites tapettes à une femme qu’ils ne connaissent même pas, et qui supportent ensuite de se remplir les couilles convenablement pendant deux mois en fermant leur gueule, ne sont pas légions. Quand elles ont passé l’étape de sélection je sais que je dispose de chiennes de bonnes races, et généralement elles ne me déçoivent pas, mais évidemment certaines se lassent ou rechignent quand je les éduque en extérieur ou quand il s’agit de goûter une vraie bite et pas un simple morceau de plastique.
Je ne suis surtout pas, ce que l’on a coutume d’appeler, une dominatrice « psychologique » qui accompagne ses soumis dans leur progression : « Non ! maman ne vas te prendre par la main pour t’accompagner à la fessée ». Mais quand on baise une salope depuis deux ou trois ans évidemment on s’attache à son propre travail éducatif, donc je suis aussi capable d’humanité dans mon rôle de dominatrice, capable d’attendre que le déclic se produise pour un passage un peu plus difficile dans la progression vers la docilité.
L’attente se paie du fouet évidemment, mais globalement aucun soumis ne me donne vraiment de fil à retordre, à ce niveau de docilité de toute manière elles savent qu’elles sont juste bonnes à faire les putes et qu’elles feront exactement ce que je leur ordonne de faire, pas vraiment de difficultés donc mais souvent de la lassitude de ma part plutôt que de la leur d’ailleurs. J’adore humilier ces salopes les voir ramper, supplier, chialer comme des gamines quand elles prennent une rouste mais parfois l’envie disparaît comme ça d’un trait… plus du tout envie : « je t’ai assez vu tu dégages immédiatement, je ne veux plus jamais te revoir ! ». C’est sans doute violent, mais c’est comme ça, on n’est pas copines, non ?
Il y a deux ans j’avais pris l’habitude d’éduquer deux cochonnes en réel ce qui n’est pas si fréquent, on se retrouvait dans l’appartement de l’une d’entre elles deux fois par mois et elles connaissaient toutes les deux l’objectif de ces rendez-vous : les mettre rapidement en couple et en finir de mon côté avec leur éducation. L’une des deux avaient pris progressivement l’ascendant sur l’autre, donc je lui apprenais à dominer sa compagne dans leur futur couple, je les dressais toutes les deux depuis deux ou trois ans (c’est le temps moyen nécessaire pour une éducation complète de toute manière) et franchement elles ne m’intéressaient plus vraiment ni l’une ni l’autre, mais la plus soumise était une vraie chienne. Tu l’aurais entendue couiner quand l’autre l’enculait, elle bavait de plaisir, mais vraiment, dès qu’elle voyait sa queue.
Une vraie salope je te jure mais j’en avais marre d’avoir l’impression d’éduquer un chien. Ce jour-là, je lui avais donc interdit de faire sortir le moindre son de sa bouche pendant que l’autre lui limait le cul. Mais à peine pénétrée voilà la cochonne qui se met à couiner comme un goret, d’habitude une vingtaine de coups de fouet plus tard elles finissent par comprendre ce qu’on leur demande, mais là d’un coup c’était fini.
Je les ai laissées s’enculer en disant juste « baise moi cette salope plus fort, tu m’as compris !» et je suis allée chercher les vêtements du goret dans l’entrée, j’ai ouvert la fenêtre et je les ai balancés dans la rue du troisième, comme ça…
« Allez maintenant tu dégages, je ne veux plus jamais te revoir, c’est compris ! »
Le type ne comprenait plus rien : « Mais Maîtresse… ? »
« Il n’y a pas de mais, Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans tu dégages ! ».
Je l’ai empoigné par le bras et raccompagné à poil jusqu’à l’entrée, j’ai ouvert la porte et je l’ai poussé dehors en lui disant, « Maintenant, va t’habiller dans la rue pauvre con ! » puis j’ai claqué la porte.
Je suis ensuite allez directement à la fenêtre j’ai dû attendre un petit moment parce que lui était dans l’escalier puis à la porte sans doute à attendre qu’il n’y ait plus personne dans la rue, bref, je le vois sortir en courant, se baisser pour ramasser ses vêtements, j’espérais que quelqu’un passe ou bien ouvre ses fenêtres pour assister au spectacle, mais non … En tous cas je ne m’en suis pas aperçue. La lopette a enfilé son pantalon à une de ces vitesse, récupéré ses chaussures qui avaient rebondit plus loin et je n’ai plus jamais entendu parler d’elle. Voilà, il ne faut pas me chercher Dolorès 😉.
Question n°5 : Quelles astuces psychologiques utilisez-vous avec vos soumis ?
Je crois que toutes les Maîtresses usent de ressorts psychologiques pour soumettre leurs lopettes, je ne vois pas comment nous pourrions faire autrement, mais l’approche est très différente de l’une à l’autre et en fonction des profils sélectionnés. Certaines consœurs adorent les novices d’autres les masos, or on n’éduque pas les uns et les autres de la même façon. Bien évidemment, il est nécessaire de récompenser le soumis de temps en temps, prendre une lope homosexuelle par le cul c’est nécessaire, comme mettre une raclée à un maso, mais ce n’est pas un outil psychologique très opérant pour moi, car comme je te l’ai écrit je ne suis absolument pas dans l’affectif, je ne me sens absolument pas l’obligation de récompenser mes soumis, ils savent qu’ils me sont inférieurs et qu’il obéissent, alors c’est ainsi. Les positions sont clairement définies, je ne distribue pas de bons points comme à l’école.
Pour moi un soumis suit un projet éducatif que je détermine en fonction de son profil, il sait qu’il entre à mon service parce que je le souhaite et qu’il y aura une fin à notre relation, une fin dont je déciderai le moment, soit parce que c’est un incapable, soit parce qu’il m’a manqué de respect, soit parce que je l’ai humilié comme je le souhaitais.
Évidemment les soumis espèrent toujours qu’une certaine connivence finisse par s’installer avec leur Maîtresse, mais non j’ai un mari et une vie privée très remplie et les lopes sont clairement des êtres inférieurs, des sous-hommes dont je ne souhaite ni être l’amie, ni la confidente. En revanche certaines ont une plus grande capacité à accepter leur place que d’autres. On ne va vraiment jamais au-delà de certaines limites avec les soumis, même si l’éducation sert justement à cela, dépasser ses limites pour servir convenablement sa Maîtresse, les projets sont donc très différends de l’un à l’autre, mais bien sûr il existe une hiérarchie claire entre mes soumis, en fonction de leur degré d’implication. Je ne vais pas accorder la même importance à une pute qui peine à accepter sa cage et à une salope dresser qui sait sucer des Dominants et qui prend le fouet en public sans broncher.
Quand il y a rencontre entre mes soumis, l’une est destinée à être montée par l’autre et celle qui prend dans son cul prend aussi dans sa bouche. C’est marrant d’ailleurs puisque tu parles de psychologie comme toutes ces salopes sont ambivalentes. Au fond d’elles-mêmes, elles sont toutes plus ou moins homosexuelles et veulent des queues dans tous leurs trous, mais quand je leur ordonne d’enculer un autre soumis, elles bandent comme des chiens et sont toutes fières de montrer à Maîtresse comme elles liment bien les trous.
Sans doute est-ce leur manière de nous montrer comment elles auraient pu nous baiser si elles n’avaient pas été des sous-hommes ?
Question n° 6 : Quelle punition physique est particulièrement efficace chez les soumis ?
Sans aucune hésitation : le fouet ! Je déteste tourner autour du pot et pour moi la punition n’est pas un moment d’amusement, je ne prends jamais aucun soumis maso à mon service d’ailleurs, car je ne veux pas qu’ils puissent prendre du plaisir à la fessée. La punition est simplement éducative, pour rendre docile une salope il faut en passer par là, j’ai souvent eu cette discussion avec nos consœurs. Elles me disent, « mais non Sylvie, le fouet doit aussi être un plaisir pour eux » et non désolée, on ne peut pas tenir à la fois le discours de « tu es là pour satisfaire mon plaisir » et « je te donne aussi du plaisir ». Le « en même temps » ne marche pas plus en politique que dans le sadomasochisme 😉.
Donc, non, je prends évidemment infiniment de plaisir à fouetter un puni et quand il se met à chialer il m’arrive même de jouir. Je ne suis jamais ressortie d’une séance de fouet sans tremper ma culotte, mais ce n’est pas une raison. Premièrement, la Maîtresse est capable de contrôler ses pulsions, sinon elle fait un autre job. Deuxièmement, je veux que la punition serve de leçon. Je veux lire la peur des lopettes dans leurs yeux quand je leur annonce la sentence et une fois qu’elles ont pris une dérouillée, elles savent que je ne suis pas là pour rigoler. Le folklore BDSM m’intéresse assez peu je dois dire, donc le pan-pan cul-cul pas du tout. Cinquante coups de fouet où le type chiale au vingtième coup, je t’assure que ça lui apprend le respect.
Question n° 7 : Faites-vous une différence de traitement entre les soumis et les soumises ? Si oui, sur quels aspects ?
J’ai eu peu de soumises sous mes ordres, j’ai actuellement une candidate, je t’aurais donc mieux répondu dans deux mois mais honnêtement, oui évidemment, éduquer une jeune femme à la soumission n’a rien à voir avec dociliser des lopes. Quand j’ai eu la chance de dominer une femme, elle couchait aussi avec moi. Inenvisageable pour une pute homosexuelle.
Je passe par exemple beaucoup plus de temps à discuter avec mes soumises qu’avec les lopes et dès qu’une soumise entre dans mon cheptel, elle en devient de facto la Reine. La jeune femme dont je débute tout juste l’éducation reçoit par exemple les hommages de tous mes mâles chaque jour. Si l’un d’entre eux lui manque de respect, il dégage immédiatement.
C’est d’ailleurs assez perturbant pour elle, c’est une vraie soumise, très prude et timide et devoir se comporte en dominatrice avec autant d’hommes d’un seul coup la déstabilise complètement, mais elle est aussi notée sur son aptitude à soumettre des mâles correctement et avec application, pour moi cela fait partie intégrante de son éducation de soumise.
Une soumise, je la souhaite aussi bien amie qu’amante, je veux qu’elle apprenne à me satisfaire sexuellement ce dont aucun lope ne saura jamais capable et si je peux en tomber amoureuse, ce serait le rêve…
Question n° 8 : Comment décririez-vous les étapes d’éducation d’un soumis ?
Comme je te l’ai déjà dit la première étape c’est deux mois de chasteté complète, en fermant sa gueule, puis si la traite a été bonne c’est épilation complète de la queue et de la raie du cul et pose immédiate de la cage. Quand j’ai débuté je les éduquais la queue à l’air, mais j’étais naïve, la traite n’était pas bonne seulement… je ne le savais pas 😉
Au fur et à mesure, j’ai pu imposer le port de la cage et je me suis rendu compte que les volumes de traite augmentaient. Désormais ils sont tous en cage et je sais exactement à quoi m’en tenir au bout d’un, deux ou trois mois de chasteté.
Globalement les salopes donnent de toute manière à peu près le même volume de jus de l’une à l’autre. Il y a quelques années, pourtant, j’ai fouetté une cochonne au sang parce que je pensais vraiment qu’elle avait jouit sans mon autorisation, malgré ses dénégations. Puis je me suis rendu compte au fil du temps qu’elle donnait systématiquement moins à chaque traite, un peu comme certaines vaches donnent moins de lait que les autres.
Pour la punir de donner aussi peu je l’ai d’ailleurs refouetté 😘 mais ça m’a aussi appris à décaler un peu mon jugement dans le temps. Si la première traite ne me donne pas entière satisfaction je suis capable d’attendre la seconde ou la troisième pour savoir si le soumis c’est rétrospectivement foutu de ma gueule ou non. Il m’est arrivé d’en virer simplement en leur renvoyant les photos de leurs deux verres à deux ou trois mois d’intervalle.
Pour revenir aux étapes de l’éducation évidemment elles sont primordiales. Je ne vois pas comment éduquer des lopes sans leur faire passer des paliers, comme je te l’ai dit Dolorès, elles sont hiérarchisées en fonction des paliers qu’elles sont capables de gravir, mais ensuite chacune bénéficie vraiment d’un projet éducatif personnalisé et va passer ses propres étapes à son rythme, certaines sont destinées à devenir des écolières, d’autre des larbins, d’autre des putes pour mâle dominants, d’autres à être exclusivement exposées en soirée ou en week-end SM. Certaines vont être éduquées presque qu’exclusivement à distance, d’autre ont vocation à venir renifler ma vulve et mon trou du cul, mais tant que je suis satisfaite des progrès qu’elle réalise à titre individuel, une salope n’a à craindre ni la punition, ni le renvoi.
A distance évidemment le bannissement temporaire est la pire des punitions, en réel je te l’ai dit, c’est le fouet. Après chaque punition, de toute manière, la cochonne reprend l’exercice qu’elle avait raté, si elle le rate à nouveau, elle dégage, c’est la meilleure manière de leur apprendre à progresser rapidement. Je n’aime pas les soumis qui ont des états d’âme, ils sont déjà incapables de nous procurer le moindre plaisir sexuel, si en plus on doit continuellement les entendre geindre sur leur sort… on ne s’en sort plus 😉
Ensuite, comme pour chacune d’entre nous je pense qu’il y a des étapes incontournables dans l’éducation des lopes. Premier coup de téléphone, première humiliation vocale, première présentation à poil devant Maîtresse, première sortie publique, première fois qu’elle couine comme un goret, première attente aux toilettes, etc. On pourrait multiplier les exemples à l’infini et chacun peut se faire une idée en visionnant des vidéos SM de toutes les « premières fois » qu’il aimerait vivre : première gamelle, première claque, premier collier, première fois en groupe, etc. Tout cela est assez classique et je ne crois pas déroger à ce que font la plupart de nos consœurs, sauf sur les pratiques dégradantes torture, urologie ou scatophilie que je refuse catégoriquement, comme je te l’ai expliqué toute à l’heure.
Je pense aussi me différencier de certaines dominatrices qui cherchent d’une manière ou d’une autre des relations de long terme avec leurs soumis. Certaines s’en estiment même amoureuses, mais pour moi cela relève du déni, car il ne peut y avoir, à mon sens, d’amour entre deux être sans qu’ils se reconnaissent absolument égaux, l’un de l’autre. Il me semble que c’est même la condition sine qua none d’une relation amoureuse, mais qu’il puisse y avoir une sorte d’attachement entre Maîtresse et soumis ça évidemment, je le conçois très bien.
Ce n’est pas la voie que j’ai choisie de suivre parce que j’ai une vie amoureuse et que mon compagnon tolère mes pratiques déviantes 😉 sans vouloir y être mêlé de près ou de loin, donc ma façon d’éduquer comporte un début, un milieu (la phase de progression si tu préfères) et une fin. Soit parce que je suis parvenue à lui faire faire exactement ce que je voulais, soit parce que je me suis lassée (ou lui d’ailleurs), soit parce qu’il ne souhaite plus se soumettre, soit parce qu’il n’a pas été capable de se soumettre comme je le lui ordonnais.
Un de mes soumis vient de me demander d’arrêter parce qu’il ne « se sentait plus la force », aucun problème de mon côté, bien au contraire. Il m’arrive de rester en contact avec certains d’entre eux, mas uniquement épistolaires. Jamais plus je ne domine un soumis avec lequel la relation D/s a pris fin, et jusqu’à maintenant, je croise les doigts, tout s’est toujours bien passé et chacun a repris sa vie de son côté ou respecter mon choix. Deux de mes anciens soumis sont même devenus des « amis », au moins des confidents, ce que je n’aurais pu envisager lorsqu’ils m’obéissaient.
Question n° 9 : Dans notre monde actuel, le féminisme est au cœur des débats. Certaines extrémistes prennent en exemple les pratiques BDSM des Dominas. Avec vos yeux de réelle Dominatrice, comment percevez-vous l’argumentaire de ces mouvements (pour qui vous représentez un accomplissement) ?
Je ne sais pas si la Domination féminine peut être regardée comme un « idéal féministe » mais si par « extrémistes » tu entends le courant gynarchiste, alors très clairement remplacer le patriarcat par le matriarcat, non merci, très peu pour moi. Les fascistes avancent toujours en masquant ce qu’ils pensent vraiment, c’est leur principale marque de fabrique, mais les ficelles des gynarchistes sont vraiment trop grosses.
Inscrire la discrimination légale des hommes dans la loi, en faire des esclaves dans la vie courante et instaurer les tortures comme distraction préféré des bonnes femmes, c’est non seulement totalement irréaliste mais surtout absolument contraire à tous le combats que les femmes ont menée jusqu’à maintenant. Les féministes n’ont jamais cherché à dominer les hommes, mais à ne plus être dominés par eux, cela fait une quand-même une énorme différence, tu ne penses pas ?
Une nuance aussi importante que la différence séparant le combat pour l’émancipation de celui pour le rétablissement de l’esclave. Des candidats d’extrême-droite l’avaient d’ailleurs proposé en France il y a quelques années, mais penser que cela puisse être envisageable contre les hommes (qui gardent toujours une distance d’avance physique sur nous, au cas où…) et dans une société où les conservateurs cherchent justement à renier les droits gagnés par les féministes, c’est non seulement complètement, stupide, complètement irréaliste mais surtout très dangereux et absolument contre-productif.
Les sites gynarchistes sont d’ailleurs totalement vides, les forums désertés ou simplement consulter par les derniers aficionados de la « maîtresse des lieux ». Il existe bien une infime minorité de femmes qui dominent leur mari H24, elles ont d’ailleurs leur site que beaucoup de tes lecteurs doivent connaître, mais il faut-être réaliste : une petite minorité d’hommes ont des fantasmes de soumission (de « pénétration », en revanche, c’est moins sûr) 😉. La plupart d’entre eux se limitent à consulter des sites pornos et quand ils ont le « courage » s’adresser directement à une Maîtresse ils le font soit par ennui dans leur couple soit parce qu’ils ne s’estiment plus capables de séduire une femme dans un cadre « normal ». Beaucoup de soumis sont tout de même âgés, l’anonymat d’Internet couplé à l’instantanéité sexuelle des rapports D/s leur permet de « s’offrir une sexualité à moindre frais », mais même parmi ces « courageux » combien finissent par se soumettre réellement et combien encore dans le cadre d’une relation H24 même simplement à distance ? Une fois de plus, une infime minorité.
Les gynarchistes surfent sur l’air autoritaire du temps et la facilité d’accès aux rapports sexuels permise par Internet, mais il serait regrettable pour tous les combats féministes – actuels et à venir – que leurs funeste idéologie gagne du terrain car la réaction des hommes et de l’immense majorité des femmes serait alors terrible.
La caisse de résonance du Web donne peut-être l’impression d’un développement de cette idéologie néo-fasciste dans la société, c’est une illusion d’optique d’après-moi et, à moins d’entrer en dystopie, cela ne se produira jamais.
Si tu penses en revanche aux jeune femmes qui mènent actuellement les combats #Metoo et LGBTQAI+ lorsque tu évoques des « extrémistes », alors la question est totalement différentes. Malgré certaines maladresses, certaines prises de position difficilement compréhensibles, ces jeunes femmes représentent pour moi le visage moderne du féminisme. J’avoue mal les connaître, mais j’imagine facilement qu’elles puissent associer pratiques D/s et combat féministe, à travers la notion de « respect » que nous imposons nous mêmes aux soumis. Puisqu’il s’agit de tenir les hommes à distance du corps de femmes qui ne les désirent pas (ou font au moins semblant) après tout, le lien avec nos pratiques ne me semble pas totalement dénué de fondement intellectuel. J’espère simplement que ces jeunes femmes éviteront deux écueils importants lorsqu’elles utiliseront cette notion de « respect ».
Le premier est que même si nous refusons effectivement aux soumis l’accès à nos vagins, nous avons quand même des « rapports sexuels » avec eux, ils voient nos chattes, nos seins, nos sous-vêtements, ils nous lèchent et reniflent notre corps, ils bandent devant nous, nous l’acceptons et même nous le souhaitons. Or c’est justement tout ce qu’elles veulent éviter, le contraire de leur combat si tu préfères. Je peux me tromper, mais pour moi leur message est limpide : je ne souhaite pas avoir de relation sexuelle avec toi, voir pas de relation du tout, donc lâche-moi la grappe, et si tu veux me séduire, fait les efforts nécessaires comporte toi en gentleman ou en mec normal, mais débrouille-toi pour m’en donner l’envie. Il y a la même idée de « respect » évidemment, mais l’un est totalement enserré dans des relations sexuelles « juridiquement » consenties tandis que l’autre signifie « je ne suis pas consentante ».
Entre « tiens-toi à distance » et « tiens-toi à mes pieds », il y a quand-même une grosse différence, non 😉
Deuxième écueil à mon sens, les relations D/s sont des relations exclusivement pulsionnelles, leur combat à elles est un combat politique basé sur la morale, la logique et le raisonnement, autrement dit sur ce qu’il y a de plus éloigné des pulsions chez l’homme comme chez la femme 😉. Je suis ravie qu’elle puisse reprendre certaines de nos attitudes, de nos « concepts » à leur compte – je dois t’avouer que tu me l’apprends – mais s’il s’agit de voir en nous un « accomplissement » et de s’en servir dans un sens politique, elles font franchement fausse route.
Prendre exemple d’une attirance sexuelle perverse pour justifier une forme de répulsion sexuelle, en tous cas une nécessaire « distanciation sexuelle » entre homme et femme me paraît tenir d’une comparaison très hasardeuse, l’eau ne pouvant justifier le feu, mais surtout être un moyen d’action inopérant. Leur combat est essentiellement moral, il se gagnera dans la rue, par le nombre, par la force de conviction dans les médias, par les élections et par le droit, nous Dominatrices ne menons aucun combat : nous laissons libre court à nos pulsions sexuelles que la technologie a permis de combler, au-delà de nos espérances.
Elles sont collectives, inclusives et morales, nous sommes individualistes, destructrices et amorales, et j’attends avec impatience la féministe qui parviendra à faire le grand looping intellectuel qui lui permettra de prouver que tout cela tombe parfaitement raccord et pile dans le même panier. Leur lutte est anti-patriarcal et égalitariste, celle des gynarchistes néo-fasciste, inégalitaire et sectaire et je crois que les féministes ont de bien meilleures amies sur terre qu’Aline d’Arbrant.
Question n°10 : Avez-vous parfois envie de mettre en pause votre statut de Domina ? Que faites-vous lorsque vous avez besoin d’un break ?
Chaque mois d’août je fais un break complet donc mes soumis aussi : Interdiction de tout message ou contact du 1er au 31, idem à la période de noël aucun message du 5 décembre au 5 janvier, les soumis ne sont pas membres de ma famille (encore heureux, la honte sinon 😉 et ils n’ont absolument pas vocation à devenir mes amis, ils sont bannis à la période des fêtes de fin d’année dans laquelle ils n’ont absolument pas leur place. Je le dois aussi bien à moi qu’à mon époux et à eux aussi, pour leur rappeler qu’il s’agit avant tout d’un jeu sexuel, même s’il doit être pris au sérieux.