Je vous propose aujourd’hui de lire l’interview d’un Dominant pratiquant du BDSM avec sa soumise. Il a accepté de répondre à nos questions pour mettre en lumière la pratique d’un point de vue du Dominant.
Pouvez-vous vous présentez à nos lecteurs en quelques points ?
J’ai bientôt 31 ans, en couple depuis 3 ans environ. Nous vivons dans une relation D/S de façon permanente. Nos séances durent en fonction de notre temps libre (nous avons des métiers très prenant), une heure, deux heures, une demi-journée, le maximum est un weekend complet. Notre activité BDSM est très ponctuelle.
1. Comment en êtes-vous arrivé au SM ?
Pas facile à dire, je pense que cela remonte à l’adolescence où l’on commence à découvrir la sexualité. Comme beaucoup je pense, on découvre son corps seul, la masturbation ses réactions et ses envies. Mon souvenir est très vague, mais j’ai ressenti beaucoup d’excitation en voyant un jour à la TV un téléfilm érotique avec une scène de bondage. Une femme, attachée au lit, prenais beaucoup de plaisir lorsque Monsieur lui caressait le sexe, elle ne pouvait se débattre et était à la merci de l’homme.
Ensuite vient l’émergence d’Internet, comme tout ado on « surf » sur des sites pour adultes. Je me suis donc intéressé au BDSM et me suis documenté longuement. C’était au départ un fantasme. Avec mes précédentes relations, j’ai essayé d’inclure des éléments BDSM tel que menottes, foulards, cravache…. pas toujours avec le succès voulu.
Puis je rencontre ma compagne acyeulle il y a trois ans. Notre relation débutait tout juste lorsque je vois sur son étagère le livre « 50 nuances de Grey ». Nous en avons discuté ensemble de mon intérêt pour le BDSM, puis je lui ai demandé si cela la tentait. Elle n’était pas convaincue au départ, puis s’est laissé tenter…. Nous avons commencé de façon « soft », on a commandé divers accessoires, de plus en plus torride ( menottes en cuir, bâillon, plugs gonflables, barres d’écartement, pinces , martinet, cage et ceinture de chasteté, latex etc…). Maintenant nous vivons pleinement notre relation BDSM.
2. Que recherchez-vous chez une partenaire soumise ?
Ce que je recherche…. c’est une bonne question… on va plutôt dire que ce qui a fait que ça a fonctionné entre nous, c’est avant tout la confiance mutuelle. Sans confiance, il ne peut pas avoir de relation BDSM réussie. Nous nous connaissons très bien, sans avoir à parler on sait ce que l’autre pense et ressent. Je recherche surtout son intelligence, sa sensualité, sa psychologie, sa soumission, sa faculté à se laisser aller et à lâcher prise pendant nos séances, bref à se soumettre à mes désirs…
3. Attendez-vous à ce qu’elle dépasse ses limites ?
Bien-sûr, je pense que chaque dominant attend que sa soumise dépasse ses limites. C’est l’essence même du BDSM. Depuis le début de notre relation SM nous avons avancé et dépassé petit à petit nos limites. Plus les limites sont dépassées plus les séances sont intenses. Il arrive même, lors de certaines punitions, que ce soit elle qui en demande encore plus que la limite que je me suis fixé… Au final c’est le dominant qui reste attentif a la soumise selon son état d’esprit, son excitation et son besoin. Le dépassement des limites se fait de façon naturelle, car je connais ma soumise et ses réactions.
4. Préférez-vous plutôt réserver le BDSM à la sphère privée ou aimez-vous aussi l’afficher aussi en publique ?
Pour le moment je réserve le BDSM à la sphère privée. Plusieurs raisons à cela. Madame ne le souhaite pas, elle est très pudique et réservée. La question à été évoquée ensemble mais cela ne la tente vraiment pas. Nous avons un jour loué une chambre donjon SM, elle était vraiment pas sereine, voir très gênée d’avoir rencontré le Maître des lieux malgré le peu de temps de la rencontre. Elle pratique le BDSM car c’est avec MOI et MOI SEUL en qui elle a confiance. Après elle n’est pas fermée a la question d’une rencontre externe mais pour le moment c’est trop tôt pour elle. De mon côté j’aimerais bien essayer des soirées SM et la rencontre d’autres couple mais cela se fera qu’avec son consentement et avec elle. Il faut savoir faire des compromis même dans cette pratique. Après tout une relation se fait à 2.
5. Comment réagissez-vous lorsque votre soumise ne respecte pas les règles ?
Je réagis plutôt bien. Cela reste un jeu avant tout. La désobéissance amène des punitions…. Les punitions amènent des moments de réconfort, câlins et moments tendres (« after care »).
« Nous sommes avant tout à l’écoute de la soumise afin qu’elle prenne le maximum de plaisir »
6. Imposez-vous vos désirs ou êtes-vous à l’écoute des siens ?
Un peu des 2 ! C’est ce qui fait la force d’une relation BDSM. Comme je le disais précédemment pour les limites, nous sommes avant tout à l’écoute de la soumise afin qu’elle prenne le maximum de plaisir et ne pas la bloquer avec des punitions trop humiliantes ou douloureuses… Il faut trouver le bon équilibre entre mes attentes et les siennes. Mes désirs peuvent parfois être au delà de ses limites…
7. Quel type de punition pensez-vous être le plus efficace ?
Je pense que cela dépend de chaque soumise…. certaines seront plutôt sensibles à une punition physique et d’autre psychologique. J’avoue que j’ai un penchant pour les fessées, martinet, dilatation anal, pinces etc…. j’aime aussi la chasteté avec une ceinture pendant une durée plus ou moins longue… Le mental change beaucoup avec ça !
8. Vos récompenses sont physiques ou psychologiques ?
Plutôt physique! En raison de la durée de nos séances, il est plus difficile de mettre une récompense psychologique, il faut que celle-ci soient d’une durée plus longue. Pour le côté physique cela tourne autour d’un câlin voir un orgasme contrôlé, voir forcé, selon mon envie. Le plus important c’est que la soumise prenne vraiment son pied !
» La confiance l’un à l’autre, le respect, le dévouement, le don de soi et chose primordiale : la communication ! «
9. A vos yeux, qu’est-ce qui est le plus important dans une relation SM ?
Sans hésitation la confiance l’un à l’autre, le respect, le dévouement, le don de soi et chose primordiale : la communication !
10. Quels sont vos fétichismes ou ce qui est fortement érotique à vos yeux ?
Houla plein de choses ! J’adore les tenues latex, la jolie lingerie, corset , bas, portes jarretelles, cuissardes. Voir une soumise avec son collier et bâillonnée, une soumise entravée par des menottes, des chaînes ou par des appareils de bondage lourds sont des choses que j’aime voir…
11. Considérez-vous que les relations D/S comme un rabaissement de la femme ? (en lien avec les événements récents sur le respect de la femme).
Non pas du tout, au contraire…. Je trouve que le BDSM est valorisant pour la femme, car la femme soumise est belle, c’est une personne forte et capable d’encaisser…. Je pense, au contraire, que c’est rabaissant si ça ne fait pas parti du jeu et si ça va à l’encontre des volontés de la soumise. Le BDSM est basé sur le consentement mutuel. Une femme qui trouve ça rabaissant n’a rien à accepter. Puis dans le cas d’une dominante et de son soumis cela ne l’est pas forcément non plus.
Tout à fait ! Une fois que la confiance reigne, plus besoin de safeword ! sauf lors d’une séance ayant pour but de repousser les limites bien sûr 🙂
Je rajoute un point. Bien sûr la notion de confiance est primordiale. Quand elle s’exerce pleinement il n’ y a même plus besoin de Safeword !
Merci pour votre commentaire !
En effet l’interview de Jérémy fut un vrai plaisir à réaliser et tellement sincère dans ses réponses, j’étais certaine qu’elle aurait résonner en vous 🙂
Bonjour; Je suis un hétéro, homme pratiquant, comme Jeremy, la domination.
J’apprecie beaucoup son interview : car Je partage avec lui cet esprit de respect, d’ecoute…et aussi de « creativité » (La variété des pratiques reposent essentiellement sur les épaules du dominant),
j’ai une convictionn principe : Un maitre est avant tout un coach en soumission :
Il permet à la femme de s’autoriser à découvrir et à faire vibrer les cordes inexplorées de sa sexualité.
Je crois, quitte à surprendre, qu’il n’y a aucune notion de supériorité/Inferiorité. La femme adepte de soumission n’est pas inférieure à son (ses) dominant. Le maitre est un maitre du jeu et dans le jeu.